L’inflation des coûts de l’énergie et des produits alimentaires a été importante en 2022. En juillet dernier, notre Direction a souhaité compenser ces effets, et ceci au niveau mondial. Cette initiative a été bonne pour tous, et nécessaire pour les plus fragiles. En ce début d’année, alors que nous discutons NAO, nous espérons que la même approche sera retenue. Les propositions que nous avons faites vont en ce sens.
Compenser l’inflation
Nos propositions visent d’abord à compenser l’inflation sur l’intégralité du salaire : 3% d’augmentation générale sur le salaire de base (en complément de l’augmentation générale de 3% accordée spontanément en juillet par la Direction), mais aussi une actualisation du point d’ancienneté ou de la prime du travail le samedi. Par ailleurs, avec une inflation de 15% sur l’énergie, de 12% sur l’alimentaire, de 8% sur les loyers, l’inflation ne va pas toucher de la même manière tous les foyers. Nous proposons donc une mesure plancher de 120€ mensuel, qui vient soutenir cette politique.
Le point d’ancienneté : les salariés non-cadres de la métallurgie bénéficient d’une prime d’ancienneté intégrée à leur rémunération mensuelle, proportionnelle au nombre d’années passées dans l’entreprise, et également à cet indice appelé “point d’ancienneté”. Celui-ci est fixé de manière conventionnelle mais peut être réévalué à la hausse par un accord d’entreprise comme c’est le cas à Lectra. Il avait été revalorisé en 2021 suite aux NAO, mais pas en 2022.
Travail le samedi : certains samedis, notamment pour pallier des problèmes récurrents de manquants, des salariés de la Direction Industrielle sont sollicités. En 2016, nous revalorisions la prime du travail le samedi (170€ à 205€ de plancher/plafond). L’inflation cumulée depuis lors est de 14.5%. Il conviendrait de revaloriser celle-ci (195€ à 235€ de plancher/plafond) et de l’indexer sur le PMSS (Plafond Mensuel de la Sécurité Sociale, revalorisé chaque année).
Mesure plancher sur l’augmentation générale : ce mécanisme, que la Cfdt défend depuis des années, permet de favoriser les petites rémunérations. Si individuellement, le montant de l’augmentation générale résultant du taux négocié se trouve inférieure au plancher, alors ce dernier s’applique. Il faut lire notre demande cette année comme “3% ou plus, avec un minimum 120€ mensuels”.
Politique d’attractivité
Le marché du travail s’est singulièrement tendu depuis la sortie de la crise sanitaire. L’entreprise en a pris conscience et envisage, depuis l’année dernière, de consacrer 2% de sa masse salariale à des revalorisation salariale. Cette politique a permis de réduire en 2022 le rythme des démissions. L’écart de rémunération constaté entre les nouveaux salariés et les salariés en place reste cependant significatif. Cette politique doit donc être maintenue et pérennisée, pour résorber l’écart résiduel et proposer un écart positif et raisonnable vis-à-vis du marché.
Politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises)
- Nous avons demandé l’octroi d’une prime de 1000€ pour tous ceux dont la rémunération est inférieure à 3 smic. Cette prime pourrait entrer dans le cadre de la Prime de Partage de la Valeur, exemptée de charges et d’impôt sur le revenu, afin d’aider certains foyers à engager des investissements dans l’économie d’énergie (isolation, changement d’équipement de chauffage, installation de panneaux solaires, changement de véhicule, etc).
- Afin de répondre directement à l’inflation du coût du carburant, nous avons demandé un jour de télétravail supplémentaire par semaine pour les salariés habitant à plus de 20km de leur lieu de travail, ou l’allocation d’une prime de frais de carburant pour le personnel n’ayant pas accès au télétravail.
- Permettre aux salariés à temps partiel de cotiser à taux plein pour leur retraite. Cette mesure permettra de réduire l’écart du niveau de retraite constaté, notamment chez les femmes.
La réaction de la Direction à ces demandes à été … fraîche. Nous espérons, par nos prochains échanges, pouvoir converger vers un accord.
« prime pour tous ceux dont la rémunération est inférieure à 3 smic » => Donc à la louche tout le monde à l’exception des dirigeants/managers ou tout ceux qui ont un coefficient inférieur à 125/130 ?
Cette mesure concernerait environ 40% des salariés.
Chers collègues, nous sommes heureux pour vous si vous parvenez à obtenir une compensation de l’inflation en guise d’augmentation de salaire. Pour l’Allemagne, il semble que l’inflation ait été d’environ 8% en 2022, mais que les salariés ne se voient proposer que 6% d’augmentation de salaire. Les éventuels paiements spéciaux exonérés d’impôts ne sont même pas pris en considération.
Guten Tag,
L’inflation s’apprécie différemment suivant les pays. Ici, des discussions sont en cours, notamment pour les plus petites rémunérations qui ressentent plus durement ses effets. Nous espérons que vos représentants ont la possibilité de discuter, comme nous pouvons le faire en France, des propositions qui vous sont faites.
Ne pas augmenter les salaires au niveau de l’inflation revient à diminuer le salaire réel. Ce que demande la cfdt est plus que raisonnable.
Bonjour,
Juste une petite remarque sur les conditions d’obtention de l’augmentation qui vient d’être publié, quel est le point de vue de la cfdt sur le fait qu’il faut 6 mois minimum d’ancienneté pour l’obtenir. Exemple d’un salarié cadre (3 mois de préavis) donc qui aurait été embauché en juillet, il n’aurait donc pas droit à l’augmentation, mais aurait potentiellement négocié son salaire en avril. Il serait donc touché par l’inflation et son salaire actualisée aurait diminué. Bien sûr cela peut concerné une minorité mais je trouve la prise en compte des 6 mois assez inégalitaire.
Bonsoir et merci pour votre remarque.
La limite d’ancienneté est une “tradition” lectrasienne.
Avec une inflation raisonnable (1 à 2%) la conséquence est réduite.
Dans votre cas, cette tradition se questionne.
Nous discuterons en 2024 d’une augmentation générale au prorata de l’ancienneté acquise dans l’année.