Cfdt Lectra

Participation et Intéressement 2024

En 2024, Dassault Aviation a versé 142 millions (170 millions forfait social compris) de prime à ses salariés et 266 millions d’euros à ses actionnaires. Le montant des primes y représente 53% des dividendes (https://www.dassault-aviation.com/fr/groupe/finance/chiffres-cles-du-groupe/).

Pour l’exercice 2024, Lectra versera 0.6 millions de prime à ses salariés et 15 millions d’euros à ses actionnaires. Le montant des primes y représente 4% des dividendes.

Si nous avions la même politique de prime que Dassault Aviation, le montant des primes 2024 à Lectra serait de 8 millions d’euros.

“Mais voyons! Vous n’y pensez pas! Lectra et Dassault n’ont rien de comparable !” 

Soit, s’il faut se comparer à une entreprise comparable, comparons nous donc à Lectra :

années20242023202220212020201920182017
primes (M€)0,60,92,35,10,51,92,12.8
dividendes (M€)15,213,618,113,67,812,812,812.0
prime / dividende4%7%13%37%6%15%16%23%
années20162015201420132012201120102009
primes1.71.21.61.31.61.72.50
dividendes 11.09.27.66.66.46.35.20
prime / dividende16%13%21%20%25%27%47%na

En 2010, à Lectra, le taux de redistribution de prime était 12 fois plus élevé.

Si nous avions la même politique qu’il y a 15 ans, la prime 2024 serait de 7 millions d’euros.

“Mais en 15 ans Lectra a beaucoup changé ! La France ne représente plus qu’une petite part des effectifs !”

Effectivement, les acquisitions sont venues diluer la part des effectifs de la maison mère dans le groupe. En 15 ans, elle est passée de 45% à 30%. Cependant, ces acquisitions doivent être mises au crédit des années d’activités qui ont hissé Lectra au sommet. Or, si les actionnaires trouvent un intérêt à ces acquisitions (déjà concret sur les dividendes, plus prometteur encore sur l’EBITDA), les salariés sont tenus à l’écart de cette croissance.

PRIME(*) = 6.77% x Masse Salariale x Objectif

( * ) formule en cours depuis 2018, et comparable depuis 2011.

Premièrement, le montant de la prime dépend directement de la masse salariale des salariés de la maison mère. Pour être taquin, on peut écrire  “Gel des salaires, gel de la prime”. Pour être factuel, les acquisitions n’ayant aucun impact sur nos niveaux de rémunération, une acquisition est sans effet sur le niveau de la prime. 

PRIME = 6.77% x Masse Salariale x Objectif

Deuxièmement, les objectifs sont revus chaque année. Notre direction faisant bien son travail, elle les adapte à la réalité de l’entreprise. Typiquement, les objectifs de Lectra 2024 (Lectra + Gerber + Launch Metrics + …) ne sont plus les objectifs du Lectra de 2010. Grâce à ces acquisitions, le chiffre d’affaires de Lectra a certes doublé, mais les objectifs aussi. Les acquisitions n’ont donc aucun impact sur le niveau de la prime.

Au global, ces acquisitions et la croissance en général qui sont à mettre au crédit de tous, sont sans effet sur le montant de la prime.

“Prendre en référence 2024, c’est oublier le montant record de la prime 2021 !”

Il est vrai qu’en 2021, avec la même formule, nous avons obtenu la plus grosse prime de l’histoire de Lectra : 5.1 millions d’euros (37% comparée aux dividendes), à quelques encablures de la politique Dassault (53%) ou de celle de Lectra 2010 (47%).

Cependant, de tels niveaux de primes arrivent rarement. La tendance est même clairement à la baisse depuis 2010.

Soit que les ambitions de notre direction sont trop importantes, soit que la conjoncture est trop incertaine, la réalité est que les objectifs de la formule deviennent difficiles à atteindre.

Malgré ces contre-performances récurrentes, l’entreprise ne semble pas se porter si mal. En mettant en graphique les données sur les dividendes partagées plus haut, voici ce que cela donne

Des primes à la baisse, des dividendes à la hausse, sur une période de 15 ans, le comportement de la prime Lectra laisse songeur.

La prime Dassault Aviation n’a pas ces défauts puisqu’elle est en proportion du bénéfice. C’est l’idée que nous promouvons depuis des années. Daniel Harari nous a bien expliqué que le bénéfice était pour l’actionnaire, mais aussi que notre formule était à bout de souffle. Pour la prochaine période de l’accord (2026-2028), il va bien falloir innover… 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *