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Réforme des retraites : nouvelle mobilisation suite au passage en force du gouvernement

La semaine dernière, jeudi 16 mars, le Président de la République a fait le choix de recourir à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, permettant l’adoption d’un texte de loi sans passer par le vote de l’Assemblée Nationale. Le projet de réforme des retraites concerné, objet d’un rejet massif de la part des français, avait été examiné en première lecture par les députés dans une cacophonie sans précédent. Conformément aux mécanismes parlementaires, le Sénat l’avait ensuite adopté, puis au terme des travaux de la Commission Mixte Paritaire, le texte final devait être soumis au vote des députés.

Dans les heures précédent le vote, insuffisamment confiant sur les alliances politiques de circonstance qui auraient pu permettre l’adoption du projet par une majorité relative, Emmanuel Macron a donc décidé de ne prendre aucun risque quant à l’adoption de ce texte, en utilisant une nouvelle fois le fameux article 49 alinéa 3. Si la démarche ne souffre d’aucune question sur sa légalité, c’est en revanche sa légitimité qui fait débat. Ce dispositif a été, dans l’esprit de la Constitution, prévu comme un outil face à une possible obstruction parlementaire. Il a été utilisé de nombreuses fois au cours de la Vème République. Aujourd’hui, sur un projet de réforme qui provoque majoritairement un rejet à la fois de la part de l’Assemblée Nationale et de la population, c’est un acte perçu comme autoritaire. Par ailleurs, la tentative par le Gouvernement de faire croire que la mise au vote de motions de censure pouvait légitimer l’adoption d’un texte de loi (une motion de censure englobe des enjeux politiques d’un niveau différent) ne pouvait être de nature à calmer le mécontentement.

La Cfdt, par la voix de Laurent Berger, avait prévenu qu’un vote à l’Assemblée était nécessaire pour légitimer l’adoption du projet de réforme, et que passer en force via le 49.3 constituerait à nos yeux une erreur inacceptable.

C’est donc très logiquement que la Cfdt reste solidaire de l’intersyndicale et appelle à une nouvelle journée d’action ce jeudi 23 mars.

Nous ne pouvons tolérer que le gouvernement reste sourd à l’opposition de la grande majorité des français et en particulier des travailleurs, qui depuis 2 mois se mobilisent massivement et manifestent de manière pacifique et responsable.

Rendez-vous nombreux ce jeudi à 12h à Bordeaux, aux Allées de Tourny !

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