Le marché du travail s’étant singulièrement tendu depuis la sortie de la crise sanitaire, la Direction avait pris l’année dernière l’engagement de porter sa politique salariale au niveau de l’inflation, tout en consacrant l’équivalent de 2% de sa masse salariale à des augmentations individuelles. Cette politique, entamée en 2022, a déjà permis de réduire le rythme des démissions.
Alors que cet engagement portait sur 4 ans, la proposition de la Direction pour cette année n’est pas au niveau attendu : égale à l’inflation plus 1.5% d’augmentation individuelle. Bien sûr, l’engagement était verbal et rien n’empêchait la Direction de sortir de ce cadre. De notre point de vue pourtant, la santé financière de Lectra, meilleure que jamais, permettait de respecter cet engagement.
Si la discussion en NAO a été difficile, la Direction restant campée sur sa proposition initiale, elle n’a pas été inutile. Elle a permis in extremis d’intégrer la prime d’ancienneté dans la neutralisation de l’inflation. Et ce n’est que justice. La rémunération d’un salarié non cadre est composée de son salaire de base et de sa prime d’ancienneté. Ne pas revaloriser la prime d’ancienneté du montant de l’inflation aurait conduit à neutraliser l’inflation uniquement sur 90% de la rémunération globale des non-cadres (ceux ayant plus de 15 ans d’ancienneté), tout en la neutralisant complètement pour ceux gagnant jusqu’à 150k€ annuel.
Quant au demi-point d’augmentation individuelle qui manque comparé à l’engagement de la Direction, nous avons fait la proposition de le compenser par une mesure plancher (au minimum 120€ par mois) pour venir en soutien de 40% de la population salariée. En effet, l’inflation de cette année, portée particulièrement sur le prix de l’énergie et de l’alimentaire, touche durement les plus petites rémunérations. Malheureusement, nous avons échoué sur ce point à nous faire entendre de la Direction, ce qui justifie notre désaccord.
Pour les prochaines années, nous espérons que la qualité de nos échanges nous permettra de conclure des accords avec la Direction, notamment en ce qui concerne les mesures plancher si l’inflation devait se maintenir à des niveaux significatifs. Par ailleurs, l’avènement prochain de la nouvelle convention collective nous invite à nous retrouver, Direction et représentants des salariés, pour négocier un nouveau cadre en ce qui concerne la rémunération et les conditions de travail.