Différents spécialistes ne cessent de le répéter : on aura beau faire tous les efforts de protection possibles dans les lieux publics et professionnels, la sphère privée restera le «trou dans la raquette» par lequel le virus persistera à vivre et à se répandre.
Illustration ce matin-là quand mon téléphone sonna. Numéro caché, je décroche, méfiant.
«Bonjour. Ici l’Agence Régionale de Santé, l’ARS Nouvelle-Aquitaine. Nous vous contactons car vous et votre fils nous avait été signalés par Mademoiselle X, positive au Coronavirus, comme un de ses cas contacts au cours des deux dernières semaines.»
La fille des voisins… Je l’avais ramenée de l’école un soir pour dépanner ses parents. Pas de masque dans la voiture. Bingo…
«Nous vous demandons à compter d’aujourd’hui de vous isoler à votre domicile et de préserver votre entourage en prenant le maximum de précautions dans votre vie quotidienne.»
La liste des recommandations était longue et contraignante mais il allait falloir s’y tenir autant que possible :
- rester à la maison et porter un masque de protection en permanence,
- ne pas manger en même temps que les autres personnes du foyer,
- aérer la salle de bain durant 15 minutes après son passage,
- se laver souvent les mains,
- désinfecter régulièrement les surfaces (poignées de portes, toilettes…),
- ne pas partager les objets du quotidien (verres, serviettes de toilette,couverts…),
- se faire livrer les courses et médicaments si toute la maison est confinée.
L’ARS m’informe qu’un SMS va m’être envoyé pour confirmer mon statut de cas contact et m’indique la date à laquelle je dois réaliser mon test PCR. J’ai ramené la voisine vendredi soir. Le test n’aura donc lieu que samedi prochain, celui-ci devant être fait au moins 7 jours après le contact. L’ARS me conseille également de prendre rendez-vous rapidement avec un laboratoire pour être sûr d’être testé le jour voulu.Le SMS nous permettra également de récupérer des masques en pharmacie (2 par jour donc 28 masques par personne pour la quartorzaine).
La galère à la maison commence. Comme mon fils est aussi cas contact, c’est ma femme qui se trouve isolée de nous pour se protéger. Une semaine comme cela, c’est long.
Je suis en télétravail car mon fils est autonome pour l’école et cette dernière s’est bien organisée pour qu’il puisse travailler en même temps que ses camarades. Une question de temps en temps de sa part, un rappel à l’ordre de la mienne pour qu’il reste concentré…
Le samedi tant attendu (redouté) arrive enfin. On intègre la longue file des véhicules qui patientent derrière le laboratoire d’analyse. Quand vient notre tour, j’ouvre la fenêtre de la voiture et nous suivons les consignes de l’analyste. Il sort son écouvillon d’une vingtaine de centimètres et enfonce une certaine longueur (une longueur certaine) dans une narine puis recommence avec un autre pour la seconde. Sensation étrange : pas douloureux mais “dérangeant”, qui provoque un mixe entre une envie de tousser et d’éternuer. J’accepte le mouchoir qu’il me tend, pour essuyer mon nez mais aussi mes yeux. Mon fils s’en sort étonnamment bien et on a l’impression de respirer beaucoup mieux après ce ramonage.
On nous annonce que les résultats n’arriveront pas avant le mercredi, dans le meilleur des cas. Encore du stress, de la distanciation, des contraintes…Ils n’arriveront au final que le jeudi dans l’après-midi, négatifs pour tous les deux.Mon fils va pouvoir retourner à l’école et moi retrouver mes collègues masqués à Lectra. Youpi…
Informations pratiques
Pour rappel, on devient cas contact si on a été en contact étroit avec une personne positive à la COVID-19 durant les 14 jours qui ont précédé le diagnostic de cette personne:
- en partageant un même lieu de vie,
- en ayant eu un contact en face-à-face et à moins d’un mètre sans masque (repas, discussion en soirée…),
- en ayant partagé un espace confiné (bureau, voiture…),
- en étant personnel soignant ou enseignant au contact d’une personne malade dans le contexte professionnel.
Le fait d’avoir croisé un malade, d’avoir discuté avec une personne qui a été au contact d’une personne malade sans que la première ait été diagnostiquée positive, ne fait pas de vous un cas contact au sens de l’ARS. Pas la peine d’encombrer les laboratoires pour “se rassurer”.
C’est à l’ARS de venir vers vous si vous êtes reconnu comme un cas contact. Les laboratoires, afin de se désengorger, commencent à refuser de réaliser un test PCR sans notification écrite de l’ARS.
- Si votre test est positif, un suivi médical se met alors en place pour surveiller l’apparition des symptômes et vous devrez à votre tour signaler les personnes avec qui vous avez été en contact étroit les deux dernières semaines. Pour cela, appelez l’ARS au 09 74 75 76 78 (longue attente à prévoir).
- Si votre test est négatif, mais que vous vivez avec une personne malade,vous resterez isolé. Il vous faudra de plus faire un nouveau test 7 jours après la guérison du malade. Et même si ce dernier test est négatif, vous devrez encore rester isolé 7 jours avant de reprendre une vie normale. Si vous ne vivez pas sous le même toit que la personne qui vous a déclaré cas contact, vous ne serez plus considéré cas contact par les autorités sanitaires. Il vous faudra simplement vous assurer d’être resté 7 jours isolé depuis la date déclarée du contact avant de reprendre une vie normale.
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